F.I.T.A. du 19 au 23 juin 2016 – San Casciano (Italie)

13ème FITA ITALIE (19>23 juin 2016) à San Casciano in Val di Pesa (Florence)
avec la participation, pour la CFWB, des Acteur de l’Ombre, de la Compagnie Du Campus et du Collectif Libertalia

TERRA … ARRET!

DI 19 juin – INAUGURATION

randonnée, musique, lectures

8h30
EXCURSION « SURE LE COLLINES DE MACHIAVEL »
avec Riccardo Carnovalini, marcheur et photographe

21h
« NON SONO PIU’ AMATE SPONDE »
Un quart de siècle pour documenter, en marchant, la métamorphose de côtes italiennes – photos et réflexions de Riccardo Carnovalini

« PASPARTU »
A pied, à traverser une Italie qui fait confiance – présentation du livre de Riccardo Carnovalini

« MUZIKI »
Lavoix jazz de Titta Nesti er le violoncelle de Ellie Young traverseront toute la soirée


LU 20 juin – Petites formes (corti)

21h

Acteurs de l’Ombre (BE) – théâtre
Compagnia Valerio Bellini (IT) – danse
Viviana Ferruzzi (IT) – théâtre
Angela Placanica – CDC (IT) – danse
Spalle Bagnate (IT) – théâtre


MA 21 juin – Petites formes (corti)

21h

Compagnie Du Campus  (BE) – théâtre
Patrick Duquesne/Samuel Osman (BE-IT) – théâtre
Petit forme du stage de Sara Puma et Bastien Montes (BE) – théâtre
Laboratorio Amaltea (IT) – théâtre


ME 22 juin – Ateliers

21h

Ateliers de formations Laboratorio Amaltea (IT)

JE 23 juin – Spectacles

21h
« EN PÂTURE AU VENT » – théâtre
Collectif Libertalia / Teatro Contadino Libertario
mise en scène Patrick Duquesne

« AU FIL DE L’EAU » – théâtre
Compagnia Arca Azzurra


Stage de training de l’acteur « voix et mouvement » proposé par

Sara Puma (Acteur de l’Ombre) et Bastien Montes


DEBUT SPECTACLES – 21h

ENTREE 8,00 €

Plus d’infos sur le site de notre partenaire Laboratorio Amaltea


Il y eut d’abord un PREMIER MOUVEMENT –lento– où l’homme n’était rien d’autre que la nature prenant conscience d’elle-même… Ils invoquaient son nom en toute occasion, ces êtres encore peu nombreux qui cueillaient et chassaient sans chef et sans argent.

« TERRE ! » Ils fêtaient leur propre nature en toute circonstance ces premiers cultivateurs qui défiaient les saisons et les nuits sans étoiles, toujours à la recherche de ce qu’ils avaient en commun, sans confort et sans horaire, mais avec la conviction naturelle qu’ils ne formaient qu’un.

Puis arriva le DEUXIEME MOUVEMENT –adagio– quand le guerrier remplaça l’homme et nomma « civilisation » l’exploitation des pauvres et le pillage des ressources naturelles… « TERRE ! »
proclamaient-ils encore, mais ce n’était déjà plus une fête et ils ne criaient plus tous ensemble. Il y avait, sur le pont, quelques maîtres qui se pavanaient en donnant des ordres et, en dessous, la chiourme pour nettoyer les cales et faire avancer le bateau.

Le TROISIEME MOUVEMENT – allegro ma non troppo – transforma définitivement l’homme et sa planète en une simple carcasse de l’économie…

Aujourd’hui, on ne dit plus « TERRE ! », on demande comment vont les perspectives de croissance et où en est le poids de la dette. La terre, elle, est mondialisée, intoxiquée, blessée. Mais comme la planète n’est pas une banque, aucun spéculateur n’est là pour la sauver.

« La terre est bleue comme une orange’, disait le poète. Mais la voilà aujourd’hui entourée d’un drôle de halo toxique.

Bleue oui… Mais comme une mer qu’on a trahie et dont les reflets prennent des teintes de pétrole. Comme de l’air qui a jauni à force d’être sali par la course au profit.

Et si le bleu était la couleur du mensonge ?

Bleu comme cette obsession pour le taux de croissance saturant la terre d’entreprises plus indécentes les unes que les autres qui passent leur temps à détruire les forêts, à pourrir la terre et les océans, à frelater la nourriture, à remplir nos cerveaux de névroses, à gaver nos enfants de sucre et de gras…

Bleue comme cette bourse au sein de laquelle les riches négocient les droits d’émissions de gaz à effet de serre… tout en suggérant aux pauvres de moins prendre l’avion !

Bleus comme l’industrie, la finance et la politique qui tiennent les rênes de cet inextricable chaos et qui veulent nous faire croire que nous pouvons, nous, inverser la vapeur en prenant une douche de
moins ou en éteignant le voyant led de nos appareils électroménagers. A eux les grands gestes sales, à nous les petits gestes propres !

Bleu comme le cynisme avec lequel les pollueurs surfent sur le désir d’un monde plus propre en culpabilisant ceux-là mêmes qui viennent chaque jour laver leur misère dans les eaux de leurs calculs
égoïstes…

Le QUATRIEME MOUVEMENT, est à venir – presto, prestissimo. D’ailleurs ce n’est pas un mouvement mais une ondulation. Une urgence. Une secousse de l’imagination. Une énorme oscillation entre le vrai et le faux, comme au théâtre. Un mensonge lui aussi, mais qui tente de dire quelques vérités. Comme une histoire inventée, surgie du ventre de la terre…

Pour la prochaine grande ondulation, il ne sert plus à rien de crier « TERRE ! ». Le temps est à l’inversion du mouvement. Inversion des sens et des lettres : « ARRET ! »

Comme on dit arrêt cardiaque, nous sommes aujourd’hui en arrêt terrestre, en arrêt de planète. Et nous allons donner du sens à cet arrêt ! Nous allons remonter les chemins de l’erreur !

« ARRET ! »
Nous allons stopper l’agriculture intensive et les sourires numériques, les centrales nucléaires et l’huile frelatée, la culture des pesticides et le speed dating.

« ARRET ! »
Nous allons donner un congé généralisé à tous les pollueurs. Et nous leur proposerons de mettre sur pied un Musée de la Propreté afin que les générations futures n’oublient jamais ce que la recherche du profit a produit comme laideur.

La prochaine ondulation reviendra aux poètes et aux créateurs. Une ondulation folle, faite de vagues inconstantes qui déferleront sur les vaisseaux de tous les conquérants que la terre a connu. Une lame de fond composée d’hommes et de femmes dont l’imagination débordera chacune des cloisons que le monde de l’argent a dressé entre nous.

Patrick Duquesne