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Pararnaud

Fortunatissimo

avec
Corinne Aron
Véronique Guerin
Giulia Farina
Alessio Bellini
Samuel Osman

scénographie Nadia Cavallini
chorégraphie Valerio Bellini
mise en scène Patrick Duquesne

Moi, César, j’ai jamais eu de chance. Alors, vous pensez bien, quand j’ai appris qu’une bourse contenant 10 millions d’euros était mise en jeu dans mon quartier, j’y ai vu un signe du destin: la fortune venait enfin à moi…
Seulement voilà, depuis que je me suis inscrit à ce concours, je ne dors plus. Pire, je fais le même rêve en boucle: j’implore à genoux la déesse de l’économie, Oikos Nomos, de me faire gagner. Mais celle-ci s’obstine à me parler de ses problèmes de croissance et menace de me supprimer. Je pensais que ce n’était qu’un rêve, jusqu’à ce que mon entreprise restructure et que je me retrouve sur le carreau.
L’économie réelle a-t-elle fait de ma vie un cauchemar? Je n’en sais rien, mais mon entourage affirme que j’ai de plus en plus de mal à distinguer le rêve de la réalité.
Ai-je réellement gagné une bourse contenant 10 millions d’euros?
Suis-je prisonnier d’Oikos Nomos ?
Allons-nous vraiment tous nous faire la guerre pour sauver la déesse de l’économie?

Fortunatissimo est une fable sur l’économie qui met en lumière certaines de ses plus flagrantes absurdités. Elaboré collectivement, le spectacle mélange le rêve et le réel, et utilise musique et danse, pour aborder quelques catégories économiques fondamentales de notre époque. La fiche artistique du spectacle décrit les sources et témoignages dont nous nous sommes inspirés.

Fortunatissimo fait partie d’un projet intitulé Reconsidérer la richesse, projet pour lequel diverses compagnies européennes et internationales ont chacune proposé une lecture théâtrale deu monde de l’économie.
Le Collectif Libertalia s’est joint à cette initiative, associé à La Tribouille de Nantes en France, au Théâtre du Public en Communauté Française de Belgique, au Théâtre Parminou du Québec et au Laboratorio Amaltea en Italie.
Le texte du spectacle est disponible sur simple demande.

Pararnaud

Nous sommes momentanément absents

 

Elio Bianchi – Ecoutez. Je suis venu ici pour chercher du travail. Ca fait six mois que je n’ai plus de salaire et…
Mario Rossi – La place qui vous est proposée est celle de contremaître sur les chaînes de montage des mines antipersonnel.
Elio Bianchi – Les mines antipersonnel ?
Mario Rossi – Excusez-moi, vous avez les mains propres?
Elio Bianchi – Oui mais… Les mines antipersonnel, c’est…
Mario Rossi – Non, parce que je voulais vous demander si vous pouviez m’aider à attacher le bouton de ma chemise…

Créé collectivement par Patrick Duquesne, Giovanni Orlandi, Marco Borgheresi et Adriano Miliani, Nous sommes momentanément absents tourne depuis bientôt 15 ans maintenant en Belgique, en France, en Italie et au Québec. Il a été représenté en 2011 à l’occasion des 40 ans d’existence de la Compagnie du Campus.

Une nouvelle version à l’attention du Jeune Public a été proposée et mise en scène par Patrick Duquesne en 2003, alors coordinateur au Collectif 1984.

L’histoire suit les difficultés qu’éprouve un ouvrier au chômage pour décider s’il doit ou non accepter un salaire en échange d’une place sur les chaînes de montage des mines antipersonnel. Mais le propos renvoie à une question beaucoup plus universelle sur la façon dont le monde de l’argent confronte tout un chacun à de terribles dilemmes éthiques.

« Nous sommes momentanément absents met en lumière et ainsi en questions le système sournois que l’engrenage de la mondialisation nous propose et que nous alimentons ou non selon nos choix. Cela nous amène à réfléchir sur notre responsabilité quant aux choix que nous faisons, face au projet de société et d’humanité que nous souhaitons. Cette pièce est une œuvre percutante et bouleversante. » Critique de presse de Ilia Castro pour les Cahiers de Théâtre Jeu (n°113 – janvier 2005) au Québec.

Nous sommes momentanément absents est un texte fort, totalement écrit sur le plateau. Il a été publié aux Editions du Cerisier.

Le 22 février 2014, la version italienne de ce spectacle a été présentée au Théâtre Niccolini à San Casciano in Val di Pesa, là-même où il a été joué pour la première fois il y a 15 ans.

Pararnaud

Tripalium

 

Pour la promotion d’une entreprise internationale de produits cosmétiques, Jean-Yves Cuvelier est à la recherche de la personne qui acceptera de rester derrière une vitrine, 40 heures par semaine, toute sa vie, pour offrir aux passants son visage fardé, en permanence. Slogan de la campagne : « Une vie, ça se maquille ! ».

Face à leur sélectionneur, que faire primer ? Travailler à tout prix ? La concurrence ou la solidarité ? L’éthique ou le calcul égoïste ? Devenir célèbre ? Tels sont les dilemmes qui se posent à trois chômeurs aux aspirations multiples et contradictoires, échoués un peu par hasard sur cette plage infernale de la saison capitaliste.

Tripalium a été créé collectivement à partir d’une réflexion sur le travail.

Tripalium est l’origine latine de « travail » et signifie littéralement « instrument de torture ». Stimulés par l’éthymologie du mot, ce spectacle volontiers provocateur finit par poser toutes une série de questions sur la société du spectacle. Il parodie les reality shows, dénonce la guerre entre pauvres, se moque du cynisme publicitaire et condense son propos dans une des dernières répliques de Jean-Yves Cuvelier: « Elle est pas plus belle la vie quand on la maquille? ».

Le texte du spectacle est disponible sur simple demande.

Pararnaud

Voyage organisé (Sola andata)

de et avec
Patrick Duquesne et Giovanni Orlandi

d’après le spectacle Poussières
du temps mis en scène par Franco Dragone

Sur scène, un acteur interpelle une chaise vide et un ministre imaginaire:
– Excusez-moi de vous déranger. Mon ami et moi aimerions commémorer le soixantième anniversaire de la catastrophe de Marcinelle, 1956-2016 et…

Son ami l’interrompt:

– Nous sommes 40 ans trop tôt. C’est ridicule. Le 60è anniversaire. Ca ne marchera jamais!
– Et alors? Toi, tu préfères qu’on attende 2056 pour fêter le centième anniversaire, c’est ça? Comme
ça on pourra accueillir le Pape et le G20 à Marcinelle?!

– Je te dis juste qu’il faut un chiffre fort… et des personnes importantes. J’sais pas moi! 2016 c’est le vingtième anniversaire de la mort de Guy Lux, le trentième anniversaire de Louis de Funès, le quarantième anniversaire de la mort de Bruce Lee … Ca ça aurait de la gueule ! Ou alors prends un anniversaire plus récent … (au ministre) Excusez-moi de vous déranger mais… mon ami et moi aimerions fêter le troisième anniversaire de la mort de Michaël Jackson? Je ne sais pas si…Voyage organisé interroge ironiquement le présent à partir d’un tragique événement de notre histoire: l’utilisation de centaines de milliers d’Italiens dans les mines belges de l’après-guerre et la catastrophe de Marcinelle. Sur scène, deux acteurs un peu maladroits se transforment en bateleurs, construisent des personnages et font naître un récit.

Venu très jeune de Sicile où il a laissé Maria, Santuccio a perdu son âme et sa vie dans la mine belge de Marcinelle, en 1956, quelques années seulement après son arrivée, comme tant d’autres italiens.

Fulbert est un quinquagénaire belge qui vient de se faire licencier, aujourd’hui en 2013. Il vit son licenciement comme un drame, comme une mort qui lui rappelle celle de son père, disparu lui aussi à Marcinelle en 1956. Lassé de n’être pas écouté, il brise la vitre du bureau de pointage et est enfermé.

Le mort et le fou vont alors se rencontrer et se poser sans relâche cette question assourdissante pour hier et pour aujourd’hui : mais où sont donc passés les responsables ?

Voyage organisé, spectacle coproduit par la Compagnie du Campus, Transat Compagnie, Laboratorio Amaltea, et l’équipe actuelle de Libertalia alors active au sein du Collectif 1984, est une adaptation du spectacle Poussières du Temps, créé en 1996 sous la direction de Franco Dragone et Jean Lambert.

Ce spectacle a inspiré la rédaction d’une réflexion parue sous forme de brochure éditée en Belgique, puis en Suisse, au Québec et en France et intitulée Plaidoyer pour que les mineurs du monde entier se reconnaissent dans les souffrances des caissières de supermarché.

En avril 2010, Voyage organisé a été accueilli en Tunisie, à Tunis et Tatahouine. Une présentation (en français) et une critique du spectacle (en arabe) sont disponibles.

Existe également en version italienne sous le titre Sola andata(cf. la vidéo ci-dessus)

Pararnaud

Le choc

Carlo G. est un homme au bout du rouleau.

Viré de son boulot en Belgique, poursuivi par les huissiers, après 20 ans d’absence, il fait irruption en pleine nuit chez un ancien compagnon de lutte, en Italie, avec la ferme intention de sortir de là que lorsqu’il aura trouvé une réponse aux questions qui l’obsèdent : qui est responsable de la dramatique situation dans laquelle il se trouve et où diriger sa colère ?

Le choc est un spectacle plein d’émotion qui revisite le bouillonnement des années ’70 en Italie et dans le monde, à partir d’une citation poétique de l’écrivain Erri De Luca, mentionnée dans notre fiche artistique.

Giovanni Orlandi de la Compagnie du Campus, et Dimitri Frosali du Laboratorio Amaltea, ont élaboré collectivement, avec Patrick Duquesne et Michaël De Clercq (dans le cadre du Collectif 1984), une parole originale qui demeure d’une actualité troublante.

Le texte du spectacle est disponible sur simple demande.