Nous ne sommes pas des baobabs

ParPatrick Libertalia

Nous ne sommes pas des baobabs

en coproduction internationale avec la compagnie Arca Azzurra Teatro (Florence – IT)
Finaliste du prix Migrarti 2018

Avec
Wafaa Abou Seif
Abdoulie Bojang
Marco Borgheresi
Fernando Zamora
Aurélie Henceval
Aldinho Konafé
Samuel Osman
Mamadou Oury
Philippe Yamdje

Conception et Mise en scène
Patrick Duquesne

Lumières
Marco Messeri

Décor
Lucia Socci


Un groupe d’acteurs d’ici a travaillé pendant plusieurs mois avec de jeunes migrants tout juste arrivés d’Afrique. Ensemble, ils ont fait le pari de traduire théâtralement, sous forme d’une création originale, les questionnements que suscitent l’arrivée en Europe d’êtres humains prêts à mourir pour fuir la situation désespérante qu’ils affrontent dans leur pays.

Sur scène, les personnages d’accueillants et d’accueillis baladent leurs doutes et espoirs tout au long d’une histoire où les larmes se mêlent aux rires pour raconter le regard que chacun porte sur l’autre.

Nous ne sommes pas des baobabs est plus qu’une pièce de théâtre. Le spectacle reflète la profonde humanité résultant de cette aventure, toujours un peu risquée, qui consiste à oser partir à la rencontre de l’autre.



Impossible d’empêcher les couleurs de se mélanger. Alice est blanche. Saïd est café au lait. Et leur enfant porte leur mélange amoureux tatoué sur la peau. Le prix à payer ? Quelques préjugés, quelques remarques désobligeantes, quelques discriminations.

Alors, lorsque débarquent chez eux quelques voyageurs plus foncés qu’eux, des migrants comme on dit aujourd’hui, comment réagir ? Comme un blanc ou comme un noir ? Après tout, les risques ne sont pas les mêmes. Mais est-ce vraiment une question de couleur de peau ? Ou s’agit-il seulement de participer à une nouvelle guerre entre pauvres ?

Risquer de gros ennuis pour aider des gens contraints à la clandestinité ? Ou prendre le risque d’être mal avec sa conscience ? Alice, Saïd, Lucy, Franco, Diego, Youssef, Ibrahim, Omar et Philippe se demandent si cela vaut vraiment la peine de résumer leur vie à ce film en ‘noir et blanc’.

Après tout, ils sont sur le même bateau. Oui, mais quand le découvriront-ils ?


Nous ne sommes pas des baobabs, titre inspiré d’un commentaire de l’écrivaine sénégalaise Fatou Diome, rappelle que nous sommes faits pour bouger, nous déplacer, nous mélanger, et qu’une des forces de l’être humain est certainement cette faculté de changer d’air, d’aller voir ailleurs.

Reflet des enjeux d’un monde en plein mouvement, Nous ne sommes pas des baobabs a été créé avec 9 acteurs de 9 origines différentes : Somalienne, Belge, Guinéenne, Camerounaise, Italienne, Ivoirienne, Égyptienne, Colombienne, Gambienne. Le spectacle raconte une histoire où se croisent autant de parcours humains, riches d’autant de contradictions, mais sur lesquels il a fallu mettre un titre : migrant, immigré de deuxième génération, européen expatrié, voyageur, réfugié politique…

Nous ne sommes pas des baobabs jette tout le monde sur les routes avec, dans la valise de chaque voyageur, ce dont ils ne pourra jamais se passer. Un mauvais souvenir. Une expérience de vie. Du sable ou des cailloux, des caresses ou des cactus…

Nous ne sommes pas des baobabs  se veut l ‘écho de Fatou Diome lorsqu’on lui demande, en parlant de migration, si elle ne pense pas qu’il faille « protéger les frontières » ? L’écrivaine sénégalaise répond par une question toute simple : Ne faudrait-il pas d’abord protéger les êtres humains ? »

Nous qui refusons, non pas l’enracinement, mais l’inertie apparente d’un baobab, que répondre à ces questions qui bercent toute notre vie ? Cette terre où je suis né est-elle ‘ma’ terre, est-elle ‘ta’ terre ? Et que peut bien signifier « sa » terre lorsque l’espace qui nous y est concédé se résume à une survie économique qui ne nous donne même pas la possibilité de partir ailleurs en vacances ? Telles sont tes questions. N’attends d’autre réponse que la tienne, aurait dit Brecht.

 

À propos de l’auteur

Patrick Libertalia administrator